jeudi 18 décembre 2008

15 kilomètres à pied...



Au programme le week end passé : ballades, ballades et encore ballades. Les paquets de lettres de motivations terminées nous nous sommes permis quelques excursions dans les Hauts. L’île ne nous a pas encore révélé toutes ses facettes, toutes aussi fascinantes les unes que les autres, et ce n’est pas l’envie qui nous manque de les découvrir petit à petit, pas trop vite non plus, histoire de ne pas griller toutes les cartouches d’un coup.
De plus la saison des cyclones à venir sera plus propice pour admirer les cours d’eau et autres cascades, en effet les fortes précipitations redonnerons vie aux multiples ravines et chutes, un peu mollassonnes voir asséchées pour le moment.
Par contre nous nous apercevons que la flore se colore progressivement, ça change du vert omniprésent…

Le Serré :

N’est pas très large comme son nom l’indique, située à l’aplomb de la rivière Langevin, il s’agit en fait d’une crête étroite (environ 100m) perchée entre 2 vallées encaissées et qui sert d’accès à un haut plateau habité. De part et d’autre, le vide…


C’est d’autant plus impressionnant quand on sait que d’ici peu, l’érosion aidant, les deux vallées devraient se rejoindre, et d’après les prévisions de savants géologues cette réunion de vallée formerait le début d’un premier cirque aux abords du piton de la Fournaise, brrr ça fait froid dans le dos. Mais bon, les habitants du plateau se situant de l’autre coté du Serré non pas trop de soucis à se faire, le cirque ne se fera pas du jour au lendemain, quoique…


Lors de notre rapide exploration de chacun des bords, un gentil chat nous prit en amitié et se mit à nous suivre à la trace. ça y est on l’a adopté et ça à l’air réciproque, son nouveau petit nom : Gecko. Mais ce gentil félin doit bien être à quelqu’un non ! et puis il a un si terrible terrain de jeu qu’on se décide à ne pas le ramener à la maison avec notre minuscule varangue, il se sentirait trop à l’étroit, c’est certain. Tant pis, nous le laissons là, de toute façon il doit être la mascotte des picniqueurs du Dimanche, vu le nombre de tables et des barbecues aménagés à cet effet.


L’Entre Deux :

Guidé par notre inséparable compagnon de route, alias le guide Géo, nous voilà au départ d’une ballade « familiale » d’environs 2 heures. Il s’agit de descendre du bord d’un plateau jusqu’au fond d’une vallée « encaissée » comme partout ici.

Equipés de nos vaillantes paires de Quechua légères et bien garnies de crampons nous nous élançons sur un petit sentier qui descend en zigzag le long d’une falaise, on se demande qui à bien pu le creuser à même la roche, ça tombe vraiment à pic par endroit.
Telles des Iron man, nous voilà descendant la falaise et remontant l’autre bord de la vallée en moins de 2, trop facile.

Maintenant il faut redescendre et remonter pour regagner notre Twingo, mais arrivé en bas il nous faut encore partir à la découverte d’arches naturelles en remontant le petit cours d’eau.


Seulement il n’y a pas de sentier à proprement parler, on ne trouve personne dans les parages, nous prenons la sage décision de faire une simple pause trempette dans le cours d’eau. La température est idéale, la vue spendide, que du bonheur.

... Et puis c'est tellement mieux tout nu...



En remontant à la voiture on continue de croiser de nombreux coureurs qui font des allers-retours aussi naturellement que s’ils allaient acheter leur baguette. Des fous penserait on, non surement quelques un des participants de la célèbre « Diagonale des Fous », course rassemblant tous les ans près de 2000 fadas prêt à en baver pendant les 150km de la traversée Sud-Nord de l’île, avec 9000m de dénivelé positif et négatif, passant par le volcan, puis par les cirques de Cilaos et de Mafate avant de rejoindre le stade de St Denis, ouf. Les meilleurs le font en 21h ! Passé 60h on est hors course…D’ailleurs après nos quelques randos de 2h et plus on se sent déjà pousser des ailes, on vient tout juste de s’inscrire pour la prochaine édition des Oufs ! ☺
Bref ceci pour vous dire que les Réunionnais sont férus de sport, et que l’on ne doit pas s’étonner d’en voir courir dans des endroits aussi peu propices à un marathon.

Aujourd’hui d’ailleurs, on vient de rencontrer un marcheur fou comme il se nomme, ce passionnant personnage a effectué pour ces 50 ans en 2004 le tour de l’île à pied d’une seule traite, à savoir 214 km (Quimper-Rennes) en à peine plus de 40h … et sans faire de stop ! Il a fait la même à Maurice, et compte s’attaquer à la traversée de Madagascar.

Le cirque de Cilaos :

La source, le bourg, les îlets, la route des 400 virages, la vue sur la face Sud du Piton des Neiges : c’est une ballade qui se mérite et qui mérite vraiment le détour. Pour le moment simple repérage, on y accède en voiture après une bonne heure de route au départ de St Pierre, juste pour voir par ou on devra passer pour la prochaine Diagonale des fous héhéhé.

Pas le temps de tester les thermes naturelles aux propriétés curatives, il fait trop chaud en cette saison de toute façon pour aller se prendre des suées dans ces bains tendance. Une simple promenade à pied dans le bourg nous permet de palper l’extrême isolation créée par les immenses remparts circulaires de cette ancienne caldeiras.


Elle a servi pendant un temps de cache aux esclaves en fuite. La découvertes de thermes naturelles attira par la suite les gens de la haute société de l’époque, ce qui explique que ce cirque soit tant que ça peuplé aujourd’hui, en effet il fallait plusieurs jours aux porteurs pour les déposer dans cet endroit inaccessible en passant par des sentiers, alors autant faire une route pour simplifier la tache. Seulement pas moyen d’éviter les 400 virages en épingle, ainsi que les portions à une seule voie notamment dans de périlleux tunnels. Quel bonheur par contre pour les fans de pilotages qui se tire la bourre sur ces routes dangereuses avec leur bolides 100% tuning, no coment !

La forêt de Bélouve et le trou de Fer :

La forêt débute à peu près au niveau de la plaine des Palmistes, entre le piton de la Fournaise et le piton des Neiges, c’est une forêt dite « primaire » c’est à dire non modifiée depuis l’arrivée de l’homme, bien qu’il semblerait que le conservatoire naturel lutte contre quelques espèces de plantes invasives… Une fois passé le col de Bélouve, en direction du Nord, vers les remparts du cirque de Salazie, on arrive en plein milieu d’un décor fantastique, la forêt à perte de vue, protégée par un Parc National, fini la civilisation si ce n’est le chemin, on retrouve tout de même un gîte au bout de la route longue d’une dizaine de kilomètres. Le gîte de Bélouve sert de point de départ de nombreuses randos, certaines permettent de rejoindre Hellbourg au milieu du cirque de Salazie, d’autres mènent au point de vue sur l’immense Trou de Fer, non biensur il ne s’agit pas des parties intimes de Margaret Tatcher, mais plutôt d’une profonde cavité dans laquelle se jettent les plus belles cascades de l’île. Des agences de tourisme font leur beurre en proposant des tours d’hélicos dans ce trou en y faisant l’ascenseur, pour la modique somme de 250E par personnes, on attendra encore un peu n’est ce pas…

Le parcourt choisi dur près de 4h, et il est fortement conseillé par notre ami le guide Géo de la faire tôt le matin pour être sur d’avoir un temps découvert, mais pas de bol, ce matin à st Pierre il faisait un temps de chien, sisi ça arrive, on traîne et on fini par entamer la ballade vers 13h. Les sentiers sont comme enchantés, la végétation dense et très variée selon les zones, et des platelages en bois facilitent l’avancée par endroit, et surtout limitent les piétinements intempestifs sur des zones sensibles.





L’arrivé au tant attendu point de vue nous achève : l’immense trou de Fer est biensur rempli d’un immense nuage,

seul le grondement des chutes atteint nos tympans, et cerise sur le gâteau, d’immenses rats cherchent a partager avec nous notre maigre casse-croûte, pas aussi charmants que Ratatouille, plutôt du genre rat d’égout Parisien, mais en pleine jungle pour le coup, et ces rapaces n’ont peur de rien et galopent agilement sur les branches des arbres qui nous entourent. Demi tour donc de toute façon il n’y a rien à voir, on reviendra un jour ou il fera beau tout court, et on prendra le soin de picniquer seulement après. On apprendra par la suite que quand il pleut à Saint Pierre, c’est le moment idéal pour se ballader en montagne avec un temps bien dégagé à coup sûr.





De retour au parking quasiment vide, 2 familles Réunionnaises dansent au son d’un zouk coupé-décalé en prenant le café autour de leur voiture « boite de nuit », elles nous invitent à se joindre à eux, et de fil en aiguille nous proposent de fêter noël avec eux, échange de numéros etc, énorme et spontané comme accueil. C’est peu dire, mais c’est une des facettes naturelles de tout Réunionais.

Allez, à la prochaine

1 commentaire:

isabellle a dit…

merci pour cette découverte très vivante d'une partie de votre nouveau pays...gros bisous pour Noël sous le soleil ,merci pour ton coup de fil Flora,c'était très sympa.J'espère que la nouvelle année s'annoncera fructueuse pour vous deux.Ici tout va bien,il fait très froid(-2 à 4)du vent,maux de gorge,gastro,maux de tête...la totale quoi,mais tout cela devant un beau feu de cheminée nananère...Allez encore des gros bisous et à plus.