jeudi 26 février 2009

Entre ciel et mer



Allez, on va pas vous faire mariner plus longtemps. Après pratiquement un mois sans nouvelles ni photos, on s'est dit qu'il était tant de recommencer à vous faire rêver un peu...

Une nuit au sommet

Enfin vous allez pouvoir voir nos photos du toit de l'Océan Indien, Le Piton des Neiges, où nous sommes partis en rando accompagnés de nos voisins.
2jours de marche, pratiquement 32km, 1800m de dénivelé (positif, bien sûre) et une nuit tout en haut, en bivouac.
Un pur bonheur


Précautions obligent, nous avons chargés les sacs du minimum de survie, sans parler des 2 tentes à se partager à 7...


Le départ se fait à la plaine des Cafres vers 10h30, à travers les pâturages et les vaches.

C'est un mix étrange entre les paysages Normand et Breton, de la belle herbe à perte de vue, un peu de fraicheur et d'humidité perché à 1200m d'altitude, à seulement 30min de St Pierre, bref parfait pour commencer notre long périple.



Les paysages vont radicalement varier durant toute l'ascension, après les pâturages bonjour les crêtes étroites surplombant d'un côté l'imposante forêt primaire de Bébour-Bélouve, et de l'autre la vertigineuse vallée de Grand Bassin. Attention les bords sont abruptes.


On traverse alors la végétagion typique de la plaine des Palmistes, seulement pas une trace humaine à l'horizon, rien que la nature vierge.


On rejoint ensuite le coteau Kerveguen (encore un nom bien créole) qui surplombe le cirque de Cilaos.



Les petits chemins de terre se rarifient pour laisser place à des pentes plus raides parsemées de roches. Le poids de nos sac à dos commence à nous faire souffrir. Le crachin rend certains passage glissants. Pas facile la vie de randonneurs de l'extrème.

Après 5 bonnes heures d'escalade, on atteint le seul gîte du Piton des Neiges. Parfait pour le ravitaillement en eau, et la pause Dodo pour éviter les courbatures, il parait que le houblon est très efficace à ce sujet et ça nous arrange bien!

Le plus dur reste à faire, nous voilà reparti pour 2 heures de pénitences, il ne faut pas trainer, la nuit tombe à 19h. La partie qui nous attend est bien plus aride, pas ou peu de végétation, un paysage de scories et de roches rouges, vestige du passé volcanique du piton.
Heu... On est vraiment désolé mais vous ne pourrez voir aucune photo de cette dernière ascension. Disons que notre seul objectif, à ce moment là n'était pas de shooter le paysage, mais d'arriver le plus vite possible au sommet, avec nos jambes, nos genoux et nos poumons intacts!

Et c'est après une très très longue marche que nous arrivont enfin au sommet. Ouf! 3078M quand même! Seulement grosse déception, nous ne trouvons pas la neige escomptée héhéhé!

Et tout en haut, la température n'est pas la même. Après quelques petits étirements post grimpette, on enfile les pulls, les pantalons, les k-way et même les bonnets! Ca fait tout drôle après deux mois et demi passés en maillots de bain...


On installe notre petit campement et on admire le paysage et les derniers rayons de soleils qui déclinent lentement à l'horizon.




Une fois la nuit tombée, on a mangé nos soupes chinoises cuites au réchaud, tout en ayant extrêmement froid.
Puis les garçons qui étaient avec nous ont envoyés dans le ciel une lanterne chinoise, cadeau offert pour eux car ils rentrent bientôt en métropole. C'est un présent que l'on fait et la personne qui la lâche dans le ciel doit faire un voeux. A 3000M d'altitude c'était assez magique comme spectacle...



On a passé le reste de la soirée avec deux créoles qui campaient à côté de nous, en discutant, buvant du rhum (qu'ils avaient eu le courage de monter jusqu'en haut!) et en admirant les étoiles et la voie lactée. Ceux ci nous affirme que par beau temps il est possible de distinguer les lumières de l'île Maurice situé à 140km de nos côtes, pas de chance, cette nuit une robe nuageuse habille le sommet.

Autre particularité, les étoiles sont bien plus distinctes à cette altitude, surtout qu'il n'y a pas de source lumineuse pour ternir ce spectacle à des kilomètres à la ronde: on en voie 2 fois plus qu'en temps normal. Et chose rarissime sous cette latitude sud de notre planète, nous apercevons la Grande Ours au raz de l'horizon Nord, retournée tout comme la Lune lorsqu'on la voit.

Après une (très) courte nuit où on a pratiquement pas dormi, réveil à 4H30 pour voir le lever de soleil. Il fait toujours aussi froid, même quand les premiers rayons pointent le bout de leur nez.


Ce moment là restera le plus magique de tous. Pendant un instant nous oublions totalement le froid, la courte nuit, les jambes lourdes et le trajet retour qui nous attend. Rien que pour cette vue panoramique sur toute l'île on est près à recommencer.
De tout en haut on peut voir les trois cirques, le Grand Bénare, le Piton de la Fournaise, la Plaine des Cafres et des Palmistes, les différentes villes et l'océan qui s'étend à perte de vue.
A rester sans voix pendant un petit moment...






Premier rayons illuminant le Grand Bénard,


Limite entre les cirques de Mafate et Salazie



Et puis c'est un jour spécial aujourd'hui: c'est l'anniversaire d'Antoine. Et y'a pas plus classe tout de même que de le fêter au sommet du Piton des Neiges, en buvant une petite Dodo devant le lever de soleil. Et tant pis s'il n'est que 5h du matin!
PS: c'est aussi le jour de l'arrivée victorieuse de Mich Dej sur le Vendée glob, re-la classe!

C'est pas tout ça mais il faut songer à rentrer. On repart donc pour une nouvelle journée de marche, mais cette fois ci tout en descente. On ne va pas vous cacher que c'était assez difficile et éprouvant, même si la vue permet de faire passer les longues heures du retour.
Ca tire sur les mollets, les cuisses et nos doigts de pieds sont quelque peu comprimés.
Le plus dure reste les 2 dernières heures, à en avoir les larmes aux yeux de fatigue et d'épuisement.
Mais on l'a fait et on est fière de nous! Ca vaut tellement le détour.
Et après cette rando, la plus difficile de La Réunion, on va pouvoir aller n'importe où les doigts dans le nez!



On revient très bientôt avec de nouvelles photos du volcan, d'une petite rando qui surplombe le cirque de Cilaos et d'autres zaventures encore.


Kenavo!

mercredi 11 février 2009

Gaël le cyclone lé plu la



Youhou nous revoilà!

Juste un petit messages pour vous rassurez: nous allons bien.
Eh oui un cyclone nommé Gaël nous à frôlé le WE dernier, et bien que peu médiatisé par zot métropole (eh ouais on écoute à nouveau france inter maintenant qu'on a une radio, alerte cyclonique oblige...), ça nous a fait tout drôle:
-des pluies torrentielles
-des vents tempêtueux
-de la grosse houle en vrac
-un bord de mer devenu marron comme dans La Manche



Bref, de quoi nous rappeller une bonne dép Bretonne à la pointe du Raz, ça fait toujours plaizir.

Cela dit les conséquences n'avaient pas la même échelle selon l'endroit où l'on se trouvait sur l'île, le Nord Ouest ayant été le plus touché, rien de dramatique du côté de saint Pierre, ci ce n'est une partie d'un radier sur la 4 voies qui s'est fait embarqué dans la rivière St Etienne. Un classique ici.



Comme les conditions ne laissaient rien paraître d'alarmant vers chez nous, nous avons décidé de remonter un peu plus vers l'ouest pour photographier les vagues et ressentir le vent.... C'était vraiment une décision de touristes en soif de sensations fortes car arrivés à l'Hermitage et après avoir mangé chez Jos et Charlotte, des copains Lorientais, nous nous sommes retrouvés bloqués là bas. Obligés de faire demi tour avec la voiture car le vent et surtout la pluie nous empêchaient de rouler correctement (pas du tout de visibilité, la Twingo flottait). On est donc retourné chez nos amis et passer la nuit chez eux, en regardant les noix de coco voler.



Après reflexion, c'était pas très malin de vouloir voir la tempête tropicale de plus près... Notre curiosité aurait pu nous faire défaut sur la route...



La prochaine fois on restera boire des punchs les pieds dans l'eau avec nos potes Lorientais!



Ya que nos fauves qui sont resté indifférents au événements comme à leur habitude, tant que la paté et les croquettes tombent dans la gamelle.



Petit apperçu du lendemain (dimanche) mais c'est nettement moins impressionant que pendant la nuit. Et vous noterez bien au passage que contrairement à une tempête bretonne, nous sommes en tongs et en T-shirt. Et c'est ça qui contraste radicalement avec la métropole. Héhéhé!